Année Laudato si’

Vivre l’écologie intégrale : tout est lié

Tout au long de l’année, venez découvrir une lecture de l’encyclique Laudato Si’ et des propositions d’actions !

Mise à jour : mercredi 12 mai > découvrez le 2ème chapitre de l’encyclique !

 

Chers paroissiens,
Il y a cinq ans, le Pape François publiait son encyclique « Laudato Si’ », véritable plaidoyer pour une écologie intégrale. Que cet anniversaire nous permette de vivre davantage et plus profondément cette conversion écologique !
On en parle beaucoup, mais vous n’avez pas encore réussi à vous y mettre ? Cette rubrique a pour objectif de vous faire découvrir l’encyclique de manière théorique et pratique tout au long de l’année. Nous souhaiterions que cette rubrique soit un lieu de partage des initiatives que nous connaissons : n’hésitez pas à nous en partager (via le contact en fin d’article) !

I – INTRODUCTION À LAUDATO SI

L’encyclique Laudato Si s’inscrit dans la tradition chrétienne depuis Saint François d’Assise. Il a vécu l’écologie intégrale en protégeant ce qui est faible avec joie et authenticité. Il a renoncé à transformer la réalité en pur objet d’usage et de domination. Il s’est engagé auprès des pauvres.

Dans l’introduction de Laudato Si, le Pape François rappelle que l’encyclique s’inscrit dans la suite d’une série de textes écrits par ses prédécesseurs, qui font ressortir l’ampleur de la question écologique. Dans Pacem in Terris publiée en 1963, le Pape Jean XXIII rappelle que la Terre, création de Dieu, est confiée à l’Homme. Il invite à la paix tous les hommes de bonne volonté pour éviter une guerre nucléaire.

En 1971, Paul VI dénonce les conséquences dramatiques de l’activité humaine sans contrôle ainsi que la confiance aveugle envers la technologie. A diverses reprises dans son long pontificat, Jean-Paul II appelle à une conversion écologique globale et surtout humaine : la vie est un don, à protéger de son origine jusqu’à sa fin contre toute dégradation et toute violence.

Benoit XVI abordera aussi la question, notamment en 2007, lors d’un discours au Corps Diplomatique où il insiste pour corriger les modèles de croissances qui ne respectent pas l’environnement, ni la sexualité, ni la famille, ni les relations sociales. « Le livre de la nature est unique et indivisible » dira-t-il.

La question est aussi portée par les chrétiens d’autres confessions. Au sein du dialogue inter religieux, le Patriarche orthodoxe Bartholomée rappelle qu’un crime contre la nature est un péché contre Dieu. Il invite donc à limiter la consommation au prix de certains sacrifices et d’une certaine ascèse, qui ne sont pas à pas vivre négativement, mais positivement comme une façon de (se) donner, d’aimer Dieu et des autres. Il invite les chrétiens à rencontrer Dieu dans les plus petits détails de la Création.

Le Pape François appelle à sauver notre maison commune : la Terre et son encyclique Laudato Si va longuement détailler en quoi consiste l’écologie intégrale.

Convertissons-nous ! Rappelons-nous que nous sommes les instruments de Dieu pour sauvegarder la Création.

Passez à l’action !

Nous vous proposons quelques initiatives locales ou suggestions, non exhaustives. N’hésitez pas à nous en faire connaître !

 

  • Lisez le webzine de l’écologie intégrale « Tout est lié », édité par la conférence des évêques de France : https://toutestlie.catholique.fr/
  • La paroisse a ouvert un salon de thé le dimanche de 16h et 17h30 à Saint Marc des Bruyères pour rencontrer paroissiens et voisins du quartier : c’est l’occasion de vivre l’écologie humaine !
  • DayByDay, épicerie au 122, rue des Bourguignons, 92600 Asnières sur Seine, vend du vrac.
  • Le producteur d’Orgeval au marché de Bois-Colombes vend en direct sans passer par Rungis.
  • Chez vous : quel est l’intérêt de boire de l’eau en bouteille ? Pour l’eau gazeuse prenez des graines de Kéfir, et pour purifier l’eau du robinet mettez un charbon actif dans la carafe d’eau.

Des idées ? Partagez-les ! acvercherin@gmail.com

 

II- PREMIER CHAPITRE DE LAUDATO SI : ÉTAT DES LIEUX DE NOTRE MAISON COMMUNE

Chers paroissiens,

Vous l’attendiez depuis notre précédent billet ? Voici un résumé du premier des six chapitres de Laudato Si à travers lequel le Pape François dresse un « état des lieux de notre maison commune ». Quelle remise en cause de notre mode de vie d’habitants d’un pays développé à la lecture de ce chapitre !

Quelle contribution chacun peut-il avoir ? La planète devient une poubelle géante quand notre mode de vie consumériste tourné vers le court-terme répond aux exigences de rentabilité financière orientées … vers ce même court-terme.

Notre modèle économique est-il compatible avec la lenteur naturelle de l’évolution biologique ? La culture du déchet à grande échelle a un impact (bientôt ?) irréversible sur l’environnement : pollution de l’eau, de l’air et disparition de certaines espèces de la faune et de la flore.

L’activité humaine est omniprésente et sous couvert du progrès technique elle accroît l’exclusion des plus pauvres. Les questions touchant à leur vie passent souvent au second plan au profit des besoins croissants des pays développés. Cela contribue à l’accroissement des migrations de populations vers de grandes villes qui favorisent …. L’exclusion.

Avec force, le pape François rappelle la vocation de l’Église : l’accueil des plus pauvres et des exclus !

Il souligne que l’humanité déçoit les attentes divines lorsqu’elle détériore la Terre. Le modèle circulaire et solidaire de la création est à rechercher. Tout homme doit avoir « accès à l’eau potable, droit humain primordial, fondamental et universel pour pouvoir exercer pleinement ses autres droits humains ».

Le pape François dénonce également deux opinions face à la situation actuelle :

  • Le mythe du progrès technique qui résoudra les problèmes écologiques.
  • L’idée subversive selon laquelle l’activité humaine, quelle qu’elle soit, détruit la planète ; d’où la solution : réduire la présence de l’homme sur terre.

L’Église regarde la réalité avec sincérité : il y a une détérioration de notre maison commune. L’espérance est là et nous permettra de trouver une voie pour magnifier Dieu et sa création.

Et si on passait à l’action….

D’abord s’émerveiller de l’arrivée du printemps : l’émerveillement devant la vie la plus ordinaire précède le désir de protéger l’environnement.  « Si nous nous approchons de la nature (…) sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources… » (Laudato Si §11)

Puis passer à l’action au quotidien :

  • Faire des menus avec ce qu’il y a dans les placards, le frigo et le congélo avant d’acheter de nouvelles denrées.
  • Acheter des produits locaux et de saison (plusieurs maraîchers-producteurs du Vexin viennent au marché de Bois Colombes -Collas, Maison Paulmier -). ….. Découvrir La Ruche (commandes par internet et livraison chaque jeudi soir au Centre 72, l’AMAP (engagement annuel les mercredis soirs).
  • Pensez à vos emballages lors de vos courses (papiers récupérés, sacs en toile, boites en verre ou en plastique (au marché seulement pour la viande et/ou le poisson et la crèmerie).
  • Cuisiner des produits frais au lieu d’acheter des produits transformés. Apprendre à cuisiner les restes.

Pour aller plus loin : consulter des sites généraux d’achats de seconde main comme 

Enfin, se former à l’écologie avec les dominicains : https://www.theodom.org/terre

Vous avez-vous aussi d’autres suggestions à faire ? écrivez à acvercherin@gmail.com

 

III- 2EME CHAPITRE DE LAUDATO SI : EVANGILE DE LA CREATION

Chers paroissiens,

Après la lecture du constat de l’état du monde, le Pape François aborde « l’évangile de la Création » dans le second chapitre. Cette lecture se prête bien à la saison du printemps après les semaines de confinement : le renouveau de la nature, le retour des jours rallongés et ensoleillés… saison propice à la contemplation.

Dans le livre de la Genèse, rappelle le Pape que Dieu a créé l’Homme à son image et à sa ressemblance par amour, par don total ; ce qui fait de chaque homme un être plein de dignité. L’existence de chacun repose sur trois relations : à Dieu, au prochain et à la terre, mais cette relation est rompue par le péché. L’homme a été créé pour administrer et protéger la terre et toutes les créatures tout en pratiquant un usage juste de la propriété, en vue du bien commun : ce que reprend un des thèmes du parcours Zachée.

Le Pape reprend quelques passages de l’Ancien Testament pour rappeler que tout est lié. Dieu sauve le monde à partir du moment où un homme rétablit sa relation à Dieu, au prochain et à la terre, comme Noé. Les écrits des prophètes évoquent la force retrouvée dans les difficultés. La captivité à Babylone est le récit d’une crise spirituelle favorable à un approfondissement de la foi en Dieu. Quel message d’espérance !

Avec les psaumes, nous sommes invités à louer notre Dieu Créateur. Quand on L’oublie on devient dominateur et sans limite : c’est la conséquence du péché.

La foi permet d’interpréter le sens et la beauté mystérieuse de ce qui arrive. « L’aboutissement de la marche de l’univers se trouve dans la plénitude de Dieu ». Chaque élément de la création est un « langage d’amour de Dieu » : le psaume de la Création de saint François d’Assise permet de mieux le comprendre et de « stimuler en nous des vertus écologiques ».

Notre foi permet de vivre avec espérance. La Création n’est pas issue du hasard ou du chaos, elle est issue d’un même Père, ainsi nous avons tous des liens invisibles. L’homme est appelé à collaborer avec la Terre et à avoir une attitude fraternelle envers les autres. C’est pourquoi l’Eglise défend la propriété privée, mais non absolue. La relation sociale, la dignité humaine priment sur les intérêts profitables et économiques.

En conclusion, suivons Jésus qui était en relation permanente avec la nature, avec les autres et avec son Père. Nous collaborons par notre travail, notre relation aux autres et à Dieu à la Rédemption, précise Jean-Paul II.

Et si on passait à l’action….

*Relation à Dieu : contempler la création en se promenant ; même en ville on peut observer l’éclosion de la nature au Printemps (bourgeons, fleurs cultivées et sauvages, insectes…) et les variations de lumière selon les heures du jour (en particulier le lever et le coucher du soleil qui peuvent être l’occasion d’une prière de louange !). Un livre à signaler : Tous dehors en ville de Patrick et Manon Luneau, edt° La Salamandre, 144p, 19€.

*Relation aux autres : ces derniers temps les gestes de solidarité se sont multipliés et l’on trouve beaucoup d’actions possibles via les associations ; voici encore une idée en faveur des étudiants :

– STUDHELP vous propose d’aider financièrement des étudiants en leur faisant des courses de produits frais et/ou en leur cuisinant de bons petits plats (studhelp.fr)

– les hôpitaux récupèrent des jeux pour les services pédiatriques

– les nourrices ivoiriennes des vêtements d’enfants pour envoyer en Afrique

– une idée toute simple aussi : au lieu de passer en détournant la tête, saluer les plus pauvres croisés chaque jour dans la rue avec un « bonjour » en essayant de connaître leur prénom. Alain est souvent à la sortie de NDBS.

*Relation à la nature : surveiller et réduire ses consommations d’eau et d’électricité/gaz (c’est bon aussi pour le porte-monnaie) ; mieux trier ses déchets et éviter les emballages superflus (ne pas hésiter à appeler les services consommateurs pour les fustiger) ; installer un composteur si on a un jardin ou un coin dans un immeuble (la mairie fournit les composteurs avec mode d’emploi) ; apprendre à cuisiner les restes et certains déchets comme les épluchures de pommes ou les fanes de radis et bien d’autres (nombreux tuto sur internet et livres spécialisés).

 

IV- LA RACINE HUMAINE DE LA CRISE ECOLOGIQUE

Chers paroissiens,

La fin de l’année, puis l’été et la rentrée sont passées. Il est temps de reprendre la réflexion de l’encyclique Laudato Si. Dans le chapitre III, « La racine humaine de la crise écologique », le Pape François explique les conséquences des déviances humaines dans notre rapport au monde sur la Création.

Depuis toujours, l’homme modifie la nature à des fins utiles : faciliter le quotidien. Avec ses découvertes, l’homme exerce un rapport de force économique, financier et politique sur ses pairs (ex : la bombe atomique, les instruments de guerre toujours plus mortifères…). Il se positionne en dominateur. Constat : aujourd’hui une découverte technique est un progrès répondant à une nécessité et une sécurité immédiate. Aussi l’auto-contrôle est très limité du fait d’une absence d’éthique solide, de culture et de spiritualité. L’homme, asservi à la technique, perd sa liberté.

A notre époque, l’homme s’approprie totalement sa découverte, oublie la réalité pour tirer profit jusqu’à épuisement de la nature (les mines, le pétrole, l’agriculture…), sans analyser les conséquences. La spécialisation de la technologie supprime une vue d’ensemble. L’homme subit donc une perte de sens de la totalité.

Constat : la technique devient le moyen pour interpréter la réalité et la vie ; l’homme vit dans l’instantanéité. Au contraire, l’écologie met tout en lien : l’éducation, la spiritualité, la politique. Elle permet à l’homme de limiter la technique et de l’orienter à son service : il peut retrouver sa liberté. Il y a urgence pour ralentir la marche.

Le pape dénonce deux déviances :

  • L’anthropocentrisme met l’intérêt immédiat de l’homme au-dessus de la réalité. La nature est à exploiter et non plus un refuge. L’homme n’est plus l’administrateur responsable de celle-ci. Le plus faible n’est plus écouté, l’homme se pose en dominateur au lieu de collaborer avec Dieu dans la Création.
  • Le biocentrisme nie l’homme créé à l’image de Dieu et place la nature au-dessus de lui. La pensée chrétienne revendique une valeur particulière de l’homme, supérieur aux autres créatures et une valorisation de chacun. Le Pape propose un modèle de vie équilibré : le monachisme de saint Benoît. « Ora et labora » : par la prière et le travail, l’homme trouve sa dignité. Par la prière, l’homme est à sa juste place : créature de Dieu, il contemple et rend grâce. Découle alors la nécessité de préserver le travail. Dans la société, les autorités politiques et les pouvoirs économiques doivent veiller à la dignité de chacun.

Au sujet de la technique, la technologie, prenons le temps de considérer les objectifs, les effets, le contexte, les limites éthiques de l’activité humaine pour rester en droite ligne avec l’épanouissement de la Création. Gardons un espace de discussion avec de multiples interlocuteurs.

Prenons soin de la Création qui nous est confiée, et des plus faibles pour que chacun garde sa dignité !

Et si on passait à l’action….

  • Quel est notre rapport aux réseaux sociaux ? Quelle utilisation en faisons-nous ? Je vous propose de réfléchir quelques temps avant de poster un message What’sApp, Facebook, TikTok, Instagram, LinkedIn ….
  • Eteindre la nuit son portable, la boxe internet, et débrancher certains appareils

Vous avez des suggestions à faire, écrivez à acvercherin@gmail.com