Edito du 6 octobre

Coup de fatigue au Paradis

En lisant entre les lignes de la première lecture de ce dimanche, j’ai impression qu’Adam ressent une sorte d’immense fatigue et d’immense faiblesse après la première salve de noms qu’il doit imposer aux animaux que Dieu lui présente un par un : après cet exercice exténuant par lequel il se voit sommé de déployer sa propre parole comme une arche gigantesque pour recueillir toute la création de Dieu, on le voit aussitôt s’endormir du sommeil du juste, et surtout, surtout, on le voit avoir besoin d’aide. Adam, trop seul, a besoin d’aide !

« Aide » – c’est tout de même étonnant de voir ce terme réclamer sa place au beau milieu du paradis et la trouver si évidemment : qui a dit qu’au paradis tout allait de soi bien facilement ? Paradis ou pas paradis, jardin d’Eden ou non, Adam a manifestement besoin d’aide, et de repos. A la lumière de cette libre lecture je pense à tant d’autres « Adams » qui sont, eux aussi, peut-être un peu fatigués.

Au commencement d’octobre, la rentrée passée, après un premier tour de piste, nous voilà tous comme Adam au paradis après ce premier exercice : il ne suffit pas d’ouvrir l’année, il faut l’habiter dans l’épaisseur de sa durée. Puisque l’homme est, dès le jardin d’Eden, un être de relation, que Dieu nous envoie donc l’aide, les aides, qui seront pour nous comme une ressource pour tenir ferme notre bon propos, et qu’il nous aide à les accueillir et à nous appuyer sur eux – sur nos frères et sœurs selon le Christ.

P. David Rabourdin +

FIP 2020 09 27