Histoire de Notre Dame de Bon Secours

D’UNE SIMPLE CHAPELLE NEE DU DÉVELOPPEMENT DU CHEMIN DE FER…

L’église Notre-Dame de Bon-Secours est à son origine, en 1870, une simple chapelle dépendant de la paroisse Saint Pierre Saint Paul à Colombes. L’abbé Joseph Leconte, curé de Colombes prend l’initiative de sa construction. Il cherche ainsi à répondre aux besoins spirituels d’une population qui s’accroit avec le développement du chemin de fer et de l’implantation d’une gare en 1857 sur le territoire du Bois de Colombes qui deviendra Bois-Colombes.

Dès le début, Notre-Dame veille sur ce lieu cultuel et apporte sa protection comme en témoigne l’un de ses plus anciens vitraux datant de 1872 placé dans le choeur de l’église actuelle.

En 1885, elle est érigée officiellement en chapelle de secours sous le vocable de Notre-Dame de Bon-Secours. Elle est vraisemblablement sous ce patronage en raison de la protection accordée par la Vierge Marie pendant la guerre franco-prussienne de 1870.

A LA NAISSANCE DE LA COMMUNE DE BOIS-COLOMBES ET D’UNE PAROISSE

L’abbé Théodore Collignon, vicaire depuis 1891 de la chapelle de secours se rallie au mouvement séparatiste qui oeuvre depuis 1876 pour faire de ce territoire du Bois de Colombes une entité politique et religieuse indépendante de Colombes. Grâce à son appui, la loi érigeant Bois-Colombes en commune de plein droit est promulguée le 17 mars 1896. L’année suivante, le 9 juillet 1897, le Président de la République Felix Faure signe le décret faisant de la chapelle une église paroissiale. L’abbé Théodore Collignon (1853-1918) est installé officiellement le 30 août 1897 comme premier curé de la paroisse, en témoigne une plaque commémorative à l’entrée de l’église. A son arrivée à la cure, la chapelle paroissiale contient seulement 300 places assises contre 700 places aujourd’hui. La rusticité du bâtiment entraîne dès 1899 de grandes modifications, sous l’égide de l’architecte Edmond Touret qui lui ajoute une travée. Dès 1901, un clocher quadrangulaire et indépendant est construit. Il est doté de quatre cloches toujours présentes qui sont baptisées le 2 octobre 1902 1. Un grand orgue de Béasse est installé dès 1903 au-dessus de la tribune.

En pleine période anticléricale dont l’aboutissement est la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, (1905), l’abbé Collignon continue à faire méthodiquement de cet édifice modeste et rustique une église répondant aux besoins de ses paroissiens et aux désirs de ses donateurs.

DES 1931 LA NOUVELLE EGLISE TELLE QU’ELLE APPARAIT AUJOURD’HUI

Différentes étapes se sont succédé pour la construction de l’église. Elle présente un plan allongé comportant trois vaisseaux et se termine par un chevet polygonal. Elle est agrandie une première fois par l’architecte Raymond Touret en 1900. Entre 1924 et 1931, sous le ministère du deuxième curé, l’abbé Bréant (1918-32), l’architecte Temporel poursuit le déploiement de l’église avec l’agrandissement du choeur ; au bâtiment principal se greffe les bas-côtés et la nouvelle sacristie au point de ne conserver de l’édifice de 1900 que la façade et le clocher. Le sanctuaire est désormais encadré par la chapelle de la Vierge et par celle du Sacré-Coeur de Jésus. La nouvelle église est inaugurée en la Fête de la Toussaint 19312 par le Cardinal Verdier.

LES VITRAUX COMME TEMOINS HISTORIQUES

Parmi les dix-sept vitraux que compte l’église, on distingue trois périodes :

  • les trois plus anciens proviennent de la chapelle initiale (1870-1875),
  • les dix grandes verrières commandées par le premier curé (1901-1911) présentent un programme iconographique à dominante mariale : vie terrestre de la Vierge Marie, ses apparitions, les dévotions et pratiques qui lui sont consacrées.
  • les quatre plus récents, ceux des chapelles du Sacré-Coeur et de la Vierge (1924-1927), témoignent de la foi du deuxième curé.  

Tous ces vitraux, offerts pour la plupart par des paroissiens, forment un ensemble homogène, malgré leur réalisation par plusieurs maîtres-verriers. Deux d’entre-eux sont signés par le bois-colombien D.Terpent 3.

Les deux vitraux du Sacré-Coeur de Jésus et du Coeur Immaculé de Marie évoquent la ville de Bois-Colombes par la représentation de trois colombes rappelant les armes de la ville et l’église telle qu’elle apparaissait entre 1900 et 1924. Celui de la révélation du Sacré-Coeur de Jésus offre une vue de l’intérieur de l’église et de son autel en ce début du XXe siècle.

Une statue et un vitrail de Notre-Dame de Pellevoisin ornent la chapelle de la Vierge. Suite à son intercession pour la guérison de son père, l’abbé Gabriel Bréant érige dès 1923, dans sa paroisse, une confrérie de Notre-Dame de Miséricorde de Pellevoisin; c’est l’origine pour quelques décennies d’une tradition de pèlerinage entre la paroisse Notre-Dame de Bon-Secours et le sanctuaire de Pellevoisin, situé dans l’Indre.

Des portraits de deux jeunes bois-colombiens 4 se trouvent immortalisés sur deux verrières. Il s’agit de Robert Bain et Raymond Koch, décédés respectivement à 14 ans et à 5 ans. Bien que nimbés, leur présence est discrète. Ils s’intègrent dans les sujets illustrés par les vitraux : les pratiques de dévotion que sont le rosaire et le scapulaire.

NOTRE PAROISSE S’ADAPTE ET S’EMBELLIT A TOUTES LES EPOQUES

Dans la période post-conciliaire, à partir de 1965, l’invitation au dépouillement et à la pauvreté évangélique s’accompagne de la volonté d’enlever tout décor superflu (stalles, luminaires, peintures murales) pour aller à l’essentiel : la mise en évidence de l’autel qui annonce au monde le mystère du Christ.

Entre 2012 et 2013, des travaux rendent l’église plus lumineuse, l’agrandissent par une tribune, modifient le choeur par la création d’une chapelle d’adoration. Le nouveau mobilier liturgique est accueilli et consacré le 8 février 2015 par Monseigneur Michel Aupetit, évêque de Nanterre; les médaillons en bronze de l’autel et de l’ambon représentent pour l’un un agneau mystique et pour l’autre les symboles des quatre évangélistes – le jeune homme pour Saint Mathieu, le lion pour saint Marc, le taureau pour Saint Luc et l’aigle pour Saint Jean -. Le tabernacle habillé d’un bronze orné de 7 rayons figure le mystère de la résurrection.

A cette occasion ont été déposées dans l’autel les reliques de Sainte Marguerite Marie Alacoque, religieuse visitandine de Paray le Monial et de Saint Vincent de Paul, prêtre, ceux-ci invitant à leur tour chaque fidèle à être saint!

Chaque époque marque son empreinte et contribue à rendre toujours plus vivant l’église-bâtiment qui abrite l’Eglise-assemblée venant vivre la liturgie qui y est célébrée.

1- Notre-Dame de Bon-Secours (830 kg, mi grave), Notre-Dame de Sainte Espérance (620kg, fa dièse), Marie-Thérèse (450 kg, sol dièse) et Marie-Emilie (360 kg, la).

2- A cette époque sont célébrées six messes dominicales, de 6h45 à 11h30 et trois messes en semaine, de 7h à 8h.

3 – les deux vitraux sont : celui de Notre-Dame des Victoires et celui du Rosaire (1904).

4- Procédé technique tiré d’une photographie idéalisée de la personne que l’on veut honorer.